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Alter Case
7 mai 2007

Comment changer le monde en 10 leçons ?

how_to_change_the_world_smC’est, à peu de leçons près, ce que nous livre David Bornstein, jeune chercheur américain spécialisé en innovation sociale, dans son ouvrage « How to change the world, social entrepreneurs and the power of new ideas » (2004, Oxford University Presse ed.). Bornstein y relate son tour du monde des entrepreneurs sociaux (une 10 aine d’entrepreneurs aux 4 coins du monde), en s’efforçant de dégager les qualités communes et la démarche-type de ces hommes hors du commun.

Qu’est-ce qui unit en effet Bill Drayton, le fondateur de l’une des fondations les plus actives et efficaces dans le soutien aux entrepreneurs sociaux du monde entier (fondation Ashoka, http://www.ashoka.org/ ), Jerro Billimoria, ce petit Bout de femme indienne qui a réussi dans son pays à mettre en place « Childline », un numéro unique gratuit à destination des enfants de la rue en détresse, Ersébetz Szekeres, cette mère hongroise à l’origine de centres d’accueil pour handicapés qui ne soient plus des asiles délabrés, mais des lieux de vie et d’épanouissement ?

Bornstein érige 6 qualités fondamentales de ces acteurs du changement :

  1. Un sens poussé de la remise en question : bien que persévérants (voire têtus !), les entrepreneurs sociaux sont capables de reconnaître que telle ou telle solution ne marche pas et de corriger le tir. Leur humilité est la voie à l’efficacité optimale.
  2. La capacité à reprendre des idées apportées par d’autres : les entrepreneurs sociaux ne ramènent pas leur démarche à leur propre personne ; toute idée susceptible de provoquer un réel changement pérenne est bonne à prendre, même si elle n’est pas d’eux. Ils reconnaissent leurs limites et accueillent les réserves de savoir-faire des autres.
  3. La capacité à bouleverser les structures et idées préétablies (selon moi, la caractéristique la plus parlante) : en d’autres termes, l’entrepreneur social ne se contente pas des moyens traditionnels. L’accueil des déshérités dans les hôpitaux brésiliens, les mesures d’hygiène dans l’Angleterre de Florence Nightingale (infirmière de la seconde moitié du 19ème siècle), la politique en faveur des handicapés en Inde, rien de tout cela satisfaisait Vera Cordeiro (une physicienne de Rio de Janeiro), Florence Nightingale, ni Javed Abidi (un acteur-phare de la mise en place d’une réelle politique en faveur des handicapés en Inde, son pays d’origine). Ils ont repensé le système en ayant le souci à chaque fois de répondre à un besoin selon les moyens disponibles ou qu’il était possible de rendre disponibles. Ces entrepreneurs sont de vraies boites à idées, souvent simples et innovantes. Un exemple : en lançant « Childline », Jerro a eu la lumineuse idée d’avoir recours aux conseillers en ligne les plus qualifiés pour répondre et convaincre un enfant malade de se rendre au centre pour recevoir des soins : des enfants des rue ! Après une formation, ils deviennent salariés de l’association et, gonflés de motivation, ont un crédit exceptionnel auprès des enfants appelants.
  4. Le souhait d’associer toutes les parties prenantes : le plus souvent, les autorités publiques, les organisations citoyennes, les universités. Ce sont de grands rassembleurs, qui améliorent la connexion entre des masses chacune contributrice dans un domaine. (ex Jeroo : police, hôpitaux)
  5. La capacité à travailler longtemps dans l’ombre : sans se dégonfler, malgré les revers, les difficultés, l’indifférence du plus grand nombre…Cette caractéristique rejoint leur pugnacité sans faille. Continuer même si pas grand monde ne croit en votre projet.
  6. Un sens éthique aigu : pas grand chose à redire, c’est le fondement-même de leur engagement…

L’ouvrage de Bornstein nous interpelle, Colombe et moi, même s’il ne traite que d’initiatives associatives, à but non lucratif. Les systèmes innovants décrits ne passent pas par le business, constituant une différence majeure avec les entreprises que nous allons étudier. Cependant, un trait majeur relie ces hommes à nos entreprises : le souci de repenser des modèles traditionnels, souvent défaillants en termes sociaux et environnementaux.

« How to change the world », un défi pour des hommes et pour l’entreprise !

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