Face au défi climatique : que faire ?

Lutter contre le réchauffement climatique, ça urge!

POur éviter que de telles scènes deviennent réalité, que faire? Tout le monde ou presque se pose la question depuis que les rapports du GIEC rivalisent de médiatisation avec les rebondissements affectifs de la Présidence.

Le 22 janvier, nous avons assisté à un débat co-organisé par Schneider Electric et l’école HEC dont l’objectif était de réunir autour de cette lancinante question des représentants des principaux parties prenantes. L’Etat, les collectivités, l’entreprise privée, l’enseignement supérieur et le corps scientifique, tous étaient là pour (en) débattre.

En ouverture, c’est M.Lachman, P-DG de Schneider Electric qui prend la parole pour planter le décor : en 2030, on consommera 2 fois plus d’énergie qu’aujourd’hui, parallèlement, on devra alors émettre 2 fois moins de CO2 (protocole de Kyoto). Le défi à relever à de quoi impressionner.

Tous étaient d’accord pour dire que le changement climatique posait un problème était réel. C’est M.Jouzel, scientifique français membre du GIEC, qui a rappelé à l’auditoire où en était la recherche à ce sujet. « Aujourd’hui, on est certain :

-          que l’homme est en train de modifier la composition de l’atmosphère

-    que le climat se réchauffe

-   que les puits de carbone vont diminuer

Ce que l’on ne sait toujours pas :

-          la part de la variabilité du climat qui dépend du facteur humain

-    dans quelle mesure le climat va se réchauffer

-    la répartition des précipitations à la surface de la terre »

N.Kosciusko-Morizet, secrétaire d’Etat à l’écologie, a mis en valeur des conclusions-phares du Grenelle de l’Environnement. 2 secteurs ont été identifiés où les économies d’énergie et la réduction des gaz à effet de serre pourront être rapides et relativement conformes aux objectifs : le transport et le bâtiment. « L’efficacité énergétique dans le bâtiment est la plus porteuse d’espérance » , a-t-elle déclaré.

Faisant écho au message de Mme Kosciuszko, le responsable de Schneider Electric a mis en garde contre l’attrait aveugle pour les énergies renouvelables. Des « innovations spectaculaires » qui, malgré leur vitesse de pénétration limitée, vole la vedette à des mesures moins clinquantes mais qui ont l’avantage de pouvoir être appliquées dès demain. « Je peux vous garantir, qu’aujourd’hui, il est possible d’économiser 30% de la  consommation d’énergie de chaque maison française grâce à une bonne isolation, sans sortir l’artillerie lourde ».

Il rappelle par ailleurs ce qu’il nomme « le premier pas » à faire dans une démarche d’amélioration : la mesure. « Il faut être informé de son niveau de consommation actuel pour saisir la mesure du changement à opérer. Il y a quelques années, les entreprises ne savaient même pas combien elles consommaient. Il faut avant tout mesurer combien on pèse pour savoir de combien on doit perdre…Comme pour un régime… », conclut-il malicieusement.

Le maire de Grenoble, M.Destot, a compris que l’efficacité énergétique était un puissant facteur d’attractivité des villes. Une ville qui pollue moins, développe son réseau de transports communs, multiplie les espaces verts, attire. « Voyez-vous, il est facile de convaincre les gens de suivre le mouvement quand ce mouvement est en fait un cercle vertueux qui à terme améliorera leur qualité de vie ».

Finalement, le défi climatique est un défi lancé à la société tout entière, qui ne sera relevé que si l’on forme convenablement les futurs acteurs économiques et politiques. L’enseignement est bien le vecteur grâce auquel on « inventera les modes de production et de consommation de demain » et  « qui les inculquera aux consommateurs et décideurs de demain », a conclu Mme Faivre-Tavignot, responsable du mastère DD de l’école HEC.  Encore faut-il en adapter le contenu…Alter Case œuvre en ce sens.